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4.3.4. Écrits théologiques lescuriens

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Message par Ellyrius Jeu 28 Mai 2020 - 16:05

Dieu est tous les possibles

par frère Pieii – 26 avril 1462




On entend parfois dire que l'idée selon laquelle Dieu serait tous les possibles est une proposition hérétique. C'est pourquoi il nous est apparu nécessaire de se pencher sur celle-ci et de la confronter au Livre des Vertus qui est l'expression même des desseins du Très-Haut, afin de déterminer une fois pour toute la nature orthodoxe ou hétérodoxe d'une telle proposition.

I - Que dit le Livre des Vertus ?

En fait, dès les toutes premières pages du Livre des Vertus, nous pouvons lire la chose suivante

Mais Dieu est supérieur à tout, y compris au Néant. Il n’a pas de commencement ni de fin. Il est donc l’Infini et l’Eternel. Il est l’Être Parfait, sur qui rien n’a de prise, rien ne peut agir, rien ne peut interférer. Il Lui suffit d’une simple pensée pour que quelque chose passe du Néant à l’Existence et d’une autre simple pensée pour que cela retourne de l’Existence au Néant. Tout Lui est donc possible et tout Lui doit donc son existence.

et, un peu plus loin, nous retrouvons, exprimée sous une autre forme, la même idée

Il peut agir partout car, étant partout et sachant tout, rien ne peut entraver Son action.

On ne saurait donc mieux dire qu'effectivement Dieu est tous les possibles, puisque la chose est écrite et explicitée noir sur blanc et ne peut souffrir aucune contestation sans remettre le dogme en question !

C'est aussi le sens que, très vite, les anciens ont donné à ce passage du Livre, à l'exemple de l'apôtre Nikolos, comme ci-dessous, où il tance un diacre un peu trop zélé qui s'était légèrement pris pour Dieu le Père

II - Quelles sont les conséquences d'une telle affirmation ?

Ton devoir est d'abord de les convertir par l'exemple et la parole, car ce sont d'abord des créatures de Dieu qui sont égarées ou que personne n'a aidé à trouver le chemin de la Vérité.
Mais, tu ne peux pas te substituer à la justice divine; c'est là commettre pêché d’orgueil que de se substituer à cette justice, car nul ne sait l’immensité de l’amour de Dieu pour ses créatures ni l’immensité de son Pardon.
Quand il fut besoin de juger les hommes d’Oanylone et de détruire la ville, Dieu ne fit appel à aucune justice humaine mais exerça sa propre justice, laquelle n’est contingente à aucune loi humaine et ne saurait se réduire en codes et lois sous peine de vouloir nier, borner ou restreindre l’infinie liberté et bonté divine.

D'ailleurs, suivons la pensée de l'apôtre Nikolos, car il en donne une conclusion très intéressante: Dieu étant tous les possibles, rien ne peut limiter son autorité, sinon Lui seul, nous dit-il.  

III - Ces conséquences ne sont-elles pas une mise en cause du Livre des Vertus et de l'Eglise elle-même ?

Mais, allez-vous me dire, n'est-ce pas minimiser le poids du Livre des Vertus que de penser ainsi ? N'est-ce pas aussi considérer que l'Eglise n'a aucune légitimité et ne sert à rien ?

Point du tout ! car :

- Dieu dit lui-même, à travers le Livre des Vertus, être tous les possibles. Cela veut donc dire qu'il a donné l'ensemble de ces possibles dans le Livre des Vertus, car comment aurait-il pu affirmer être tous les possibles sans en donner la clé ?  
- N'est-ce pas plutôt la volonté de Dieu que nous cherchions, au sein du Livre des Vertus, la ou les réponses les plus adaptées à notre époque, en suivant les possibles qu'il y a indiqués ?

Aussi, loin de minimiser le Livre des Vertus, dire que Dieu est tous les possibles le renforce car cela montre Sa grande sagesse qui a su donner, à travers le Livre des Vertus, une liste des possibles pour atteindre la Vertu.

De plus, à quoi servirait un Livre des Vertus dont l'interprétation ne pourrait être qu'unique et qui, par le fait même, contraindrait Dieu à ne plus pouvoir agir en toute liberté ? Ce serait, en vérité, faire de Dieu l'esclave de sa création, car c'est bien ce qu'on affirme lorsqu'on affirme que Dieu ne peut pas être tous les possibles et qu'il ne peut y avoir qu'une interprétation unique, fermée, définitive du Livre des Vertus quand, Dieu, au contraire, a voulu y préserver son absolue liberté en nous donnant toutes les possibles disponibles dans son Livre des Vertus.

IV - Conclusions

1) Dieu est tous les possibles car c'est écrit dans le Livre des Vertus
2) Dieu étaint l'Etre parfait, il a donné l'ensemble de ces possibles au sein du Livre des Vertus
3) La tâche de l'Eglise est de trouver la liste des possibles laissés par Dieu au sein du Livre pour trouver les voies qui conduisent au Paradis solaire
4) Négliger l'ensemble des possibles donnés par Dieu pour n'en privilégier qu'un seul conduit à faire Dieu prisonnier de sa propre création en Lui refusant sa part de Liberté
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Message par Ellyrius Jeu 28 Mai 2020 - 16:18

Mémoires du Père Woland comprenant ses avis et conseils au sujet de la Noblesse.

par frère Woland von Sélénios – 21 août 1461




Mémoires du Père Woland comprenant ses avis et conseils au sujet de la Noblesse.

Aux Hommes et aux Femmes de grande et petite Noblesse, de par le monde de la Sainte Eglise Aristotélicienne Romaine
de
Je, Woland von Sélénios, Frère de l'Ordre Lescurien, seigneur de la Condamine-Castellard.


Être noble, c'est être maître d'une terre sous l'autorité d'un Baron, d'un Duc, d'un Prince, lui-même sous l'autorité d'un Empereur ou d'un Roi. Mais être noble, avant tout cela, c'est régner sur une terre du Royaume des Hommes, créé par le Très Haut. La noblesse n'est noblesse que par Son vouloir,  non par celui d'un autre. L'homme a suivi l'homme, l'homme a dominé l'homme, mais jamais l'homme ne doit oublier que c'est le Très Haut qui l'a mis à cette place.
Bien sûr, inspiré par la Sans Nom, un Baron peut faire un vassal d'un être plus noir qu'aucun bandit, mais le Très Haut rétablira toujours l'ordre, car c'est Lui qui est Tout-Puissant dans le Royaume qu'Il a laissé aux hommes.

La Noblesse a des devoirs. Tout Noble, quel qu'il soit, petit ou grand, jure conseil, protection et loyauté à son suzerain, mais il est obligé aussi envers son peuple. Il lui doit protection, aide, exemplarité, audience, justice. Tout Seigneur qui se refuserait à ces stricts devoirs serait un bien mauvais Seigneur. Il ne mériterait pas plus son titre que le sang qui coule dans ses veines, car ce sang qu'il se targuerait de qualifier de noble et de haut lignage serait en fait plus vil que le plus impie des venins d'aspic. Un seigneur tel que celui que je viens de décrire devrait avoir la décence de faire écraser sur une enclume sa couronne de fer et de laisser à d'autres, plus soucieux de leurs devoirs d'homme, le soin de gouverner un peuple. Ainsi je juge que tout seigneur, qu'il soit simple Baron ou même Empereur, doit veiller sur son peuple comme un père veille sur son enfant. Il doit lui apporter toute sa protection et être attentif à lui. L'enfant que l'on ne garde pas des dangers est bien souvent séduit par les inspirations du Mal et c'est pour cela que tant de princes et de rois furent destitués des mains mêmes de leurs enfants. César, cet homme qui fut au-dessus de tous les autres tant par la force que par la ruse, cet Empereur qui fit de ses mains la gloire de l'Empire Romain, cet homme, parce qu'il ne prenait pas garde de ce qui se passait dans sa propre maison, fut la pierre sur laquelle son fils aiguisa son poignard assassin.

Si le Très Haut soudain décidait d'aller bâtir un Royaume ailleurs et de nous laisser, êtres imparfaits et mortels que nous sommes, seuls, sans ressource, sans même la possibilité de nous recueillir et de demander son aide à l'église, pensez-vous qu'alors nous nous recueillerons encore ? Pensez-vous que si le Créateur, que nous aimons aujourd'hui, nous abandonnait demain, notre vie ne changerait point ? Nous errerions sans but, dans des terres stériles. Si le Très Haut quittait la voûte céleste, il emporterait avec lui la lune et le soleil et ainsi nous serions plongés dans les plus noires ténèbres. Nous nous avilirions et ressemblerions bientôt aux plus malsaines et sauvages des bêtes. Nous repaissant de notre propre chair, de nos propres parents, nous deviendrions assassins, parricides, infanticides, tous. Car aucune lueur ne peut régner là d'où le Très Haut se retire. Aucune lueur ne brillerait dans le monde, ni même dans nos cœurs qui de même que le ciel deviendraient plus obscurs que la plus obscure des nuits d'hiver. Je vois, sans peine, ce monde de misère et de décadence, plus impropre que fut Oanylone. Si Notre Père à tous quittait sans mot dire la maison des hommes, nous serions réduits à l'état d'enfant errant, car sans le père la maison s'écroule et la famille part vite en lambeau.

Il est de ces nobles qui partent batifoler on ne sait où, en retraite peut-être, ou dans quelques lieux de perdition, ils laissent alors leurs gens seuls et sans protection. Ces nobles faisant ainsi font bien mal. Un peuple sans seigneur est, ainsi que je viens de le décrire, comme seul au milieu d'une route qu'il ne connait point. De plus, un peuple abandonné par son seigneur a toutes les raisons de prendre les armes et aucune de continuer à lui être fidèle. Le Très Haut a voulu ainsi qu'il y ai d'humbles hommes tout autant que de seigneurs, mais il a voulu que les seconds protégeassent les premiers. La noblesse est un don, un acte de confiance, elle est donnée aux familles les plus admirables, au sang venant des veines les plus vertueuses. Le Très Haut dans sa générosité a permis à la noblesse de faire bâtir des châteaux qui élève un peu ces hommes au-dessus des autres et qui doivent aussi les rapprocher de Lui, ainsi chacun de leurs actes doivent être comme inspiré par les plus hauts desseins. Mais quand la noblesse au sang vertueux devient soudain faible et licencieuse, il n'est plus besoin de garder cette noblesse sereine sur son trône. Le Très Haut a bien des plans pour nous Ses enfants et lorsque le sang, d'une veine prolixe et vigoureuse, devient noir et infect il ne faut pas oublier qu'Il a tout pouvoir de le faire purger. Ainsi la mauvaise noblesse est ôté du corps du royaume des hommes et celui-ci peut espérer perdurer pendant encore des siècles et des siècles.

Aucun seigneur ne doit donc négliger son peuple, il ne peut partir en voyage quel qu'en soit le motif sans laisser sur le trône quelqu'un pour gouverner en son absence, il ne peut non plus refuser de recevoir en audience ses gens, car il ne doit pas oublier que les banquets qu'il organise ne pourraient  être sans les éleveurs et les cultivateurs de la Basse-Cour de son château. Celui qui danse bien, sait faire de beaux vers, parle de manière courtoise aux damoiselles et sait séduire leur cœur, ne doit pas oublier que son devoir est envers son peuple et qu'il n'y a rien dans les folles distractions de Cour qui le nourrisse. Tout bon courtisan sait fort aisément plier l'échine, le dos et même poser le genou à terre, mais pour quelle raison le fait-il ? Pour obtenir quelque licence commerciale pour alimenter ses marchés ? Ou plutôt pour quémander quelque autre charge à la Cour ? Pour des sacs de farine ? Ou pour un collier d'or ?

N'oublie pas noblesse que tu n'es qu'humaine et que l'humaine nature peut te détruire. Sache que ta place ne te sera jamais acquise et que tu devras toujours la mériter. Tes délassements à la Cour d'un souverain ou dans le lit d'une putain, ne vaudront jamais le travail de tes gens dans leurs champs. Délaisse ton peuple, sois sourd à leurs suppliques, ils lèveront leurs faux, leurs fourches et leurs haches, ils disloqueront les murailles de ton château, arderont tes vaniteuses tapisseries et fouleront des pieds ton blanc manteau d'hermine. On te coupera les mains en tant que parjure et traité comme brigand et non plus comme un seigneur, tu seras griffé, écorché, démantelé, ton corps épars sera à tous les vents jeté et jamais tu ne reposeras en terre consacrée. Prend garde Noblesse à ne pas te perdre, aucun ennemi n'est plus fort que la mollesse qui avec le luxe entretient la Paresse.

J'ai eu entre les mains ces histoires un peu folles de Renard le Goupil, on y voit toutes sortes d'animaux se jouer des tours cocasses et cruels et ces bêtes valent bien les hommes. Il est une loi dans le monde animal qui dit que le faible est mangé par le fort, on le voit fort bien dans ces contes où la ruse et la force sont les armes des bêtes tout autant que crocs, griffes et serres. Les hommes vont de même et se battent les uns les autres, qui pour une terre, qui pour de l'argent, qui pour une maquerelle, mais je conclurai en ajoutant ceci : même dans ce royaume sauvage des bêtes, la louve protège et garde ses petits près d'elle.



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Message par Ellyrius Jeu 28 Mai 2020 - 16:27

Comment encadrer la vassalité des clercs ?

par frère Pieii – 1er août 1461




Quoique l'apôtre Nikolos ait fortement réprouvé cette pratique comme nous le rappelle l'extrait de son hagiographie ci-dessous

Songez-vous à ce qui se passerait si, par malheur, un prêtre venait à faire un quelconque serment de fidélité à un autre homme ? Aussitôt, il deviendrait l’homme de cet homme, son serviteur, le serviteur d’intérêts particuliers et non plus le serviteur de Dieu.
Les hommes de Dieu, mes frères, ne dépendent que de lui, n’ont de compte à rendre qu’à lui, et quiconque exige un serment d’eux ne cherche qu’à placer l’Eglise sous sa dépendance et à faire des hommes de Dieu ses obligés.
Or, quel peuple aurait encore foi en des hommes de Dieu inféodés à d’autres hommes et non à Dieu lui-même ? Nous sèmerions, par ces pratiques, les graines du doute et de l’incroyance.
Aussi, je vous le dis, mes frères, partout, en tout temps, refusez les serments que l’on pourrait prétendre vous faire prêter, car ils sont moyens de domination de l’Eglise par les laïcs et pollution des idées divines par les idées terrestres.

un certain nombre d'hommes d'église, nonobstant, ont non seulement accepté comme récompense ou comme reconnaissance des terres et des titres de la main de laïcs, - pourquoi pas ? - mais surtout, ont accepté de prêter un serment de vassalité à ceux-ci, laissant planer des suspicions que Nikolos met très bien en évidence:

- le vassal, par son serment à un suzerain, devient "l’homme de cet homme, son serviteur, le serviteur d’intérêts particuliers et non plus le serviteur de Dieu"
- le suzerain vise, par l'exigence du serment, à "faire des hommes de Dieu ses obligés"

Comme le dit l'apôtre

quel peuple aurait encore foi en des hommes de Dieu inféodés à d’autres hommes et non à Dieu lui-même ? Nous sèmerions, par ces pratiques, les graines du doute et de l’incroyance.

Aussi il nous apparait nécessaire de rappeler certains devoirs qui s'imposent à tous les clercs quel que soit leur rang:


    - "Les hommes de Dieu, mes frères, ne dépendent que de lui, n’ont de compte à rendre qu’à lui": il n'est donc pas question que des laïcs puissent se servir de leur suzeraineté sur un homme d'Eglise pour s'en servir pour influencer Rome dans le sens de leur intérêt particulier contre l'intérêt général. Par conséquent, tout homme d'Eglise intervenant pour soutenir la cause de son suzerain devra le déclarer à l'avance afin que ses collègues puissent être avertis d'un possible conflit d'intérêt- De plus, l'hommage prêté au suzerain ne pourra être qu'un hommage simple ou plan, car "les hommes de Dieu, mes frères, ne dépendent que de lui" et se doivent prioritairement à Dieu.- Afin d'éviter la "pollution des idées divines par les idées terrestres", quand un conflit oppose l'Eglise à un suzerain qui a pris fait et cause contre celle-ci, le vassal a le devoir de rompre son serment de fidélité sous peine de félonie envers Dieu et d'excommunication, car qui aurait "foi en des hommes de Dieu inféodés à d’autres hommes et non à Dieu lui-même ?" au point de rester les vassaux de traitres à l'Eglise ?


Que chacun, averti de ses devoirs, s'y conforme désormais sans y déroger, sous peine de sanctions.
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Message par Ellyrius Jeu 28 Mai 2020 - 16:33

Essai sur la simplicité

par frère Pieii – 9 mars 1461




Chapitre 1: Où l'on apprend que la simplicité est une vertu

La simplicité peut se définir comme le caractère de ce qui est sans faste, sans recherche, sans affectation mais aussi comme la qualité d'une personne qui fuit la recherche, l'ostentation.
Christos la recommanda comme éthique de vie pour les prêtres et les moines, ainsi qu'en témoigne cet extrait du chapitre VIII de sa Vie

Préférez la simplicité et l'instruction aux riches ornements et aux beaux atours. Car notre tâche nécessitera de sacrifier le bien personnel au bien collectif, mais en échange vous serrez sacrés parmi les enfants de Dieu.

Mieux, en l'érigeant en éthique, il contribua à en faire une vertu capable d'élever son âme jusqu'à Dieu et de l'éloigner de la Créature Sans Nom.

Chapitre 2: Où l'on apprend qu'elle est une philosophie

Cantonnée d'abord aux ornements, la simplicité fut appliquée par le Bienheureux Sénèque au raisonnement et à la pensée. C'est ainsi que naquit la philosophie constativo-constative, comme nous le conte l'extrait de la vie du philosophe

Sénèque devait tirer lui-même quelques découvertes qui le rendirent célèbres; c'est ainsi que, le premier, se fondant sur observation et raison, il énonça le fameux principe de Sénèque:
" Tout corps plongé dans l'eau en ressort mouillé".
Du reste, grâce, à lui, par l'usage de la raison, l'on en vint à découvrir d'autres principes tout aussi merveilleux, comme celle de son disciple Tarzan qui énonça, stoïque et fataliste, par le simple usage de sa raison, le fait suivant: " Quiconque ne sait pas nager est destiné à couler" !
C'est donc à juste titre que l'on fait de Sénèque le père de la philosophie constativo-constative.

Fondée uniquement sur l'observation et le raisonnement, cette simplicité permit d'arriver à des vérités primaires et premières. On peut certes la juger naïve parfois, mais elle eut une profonde influence sur le peuple pour lequel elle fut à l'origine de proverbes et d'adages divers qui constituent le vieux fonds du bon sens populaire bien souvent en adéquation avec la pensée divine.

Chapitre 3: Où l'on apprend qu'il ne faut pas multiplier les causes sans nécessité

Cette vertu de la simplicité appliquée à la pensée marqua profondément l'apôtre Nikolos. La fameuse controverse qui l'opposa à Escartus en démontre tout l'intérêt face aux spéculations sans fins de celui-ci, comme il l'expliqua plus tard à son disciple, Sénèque de Tarse (à ne pas confondre avec le philosophe), ainsi qu'il est rapporté par cet extrait de son hagiographie

Un jour, aux abords du lac de Tibériade, alors que celui-ci était calme et mes pensées couleur du soir, je revins sur cet épisode de sa vie pour lui demander si sa pensée n’avait pas varié.
« En vérité, me dit-il, les gens comme Escartus commettent le péché d’orgueil de trop raisonner et de se laisser emporter par la spéculation sur la réalité des choses : ils en viennent à nier les évidences qu’ils ont sous les yeux pour mieux appuyer leurs théories.
Vois-tu, Sénèque, toutes les choses qui nous entourent ont été créées par Dieu, par une pensée, née d’un être : c’est là la seule réalité possible. C’est parce que Dieu est qu’il a pensé. Si tu affirmes l’inverse, tu en viens à dire que la pensée est créatrice de tout, même de Dieu ; mais pour cela, il faudrait qu’il existe une force encore supérieure à Dieu et qui ne serait pas un être, mais une pensée immatérielle. Or, tu le sais, c’est impossible car personne n’est plus grand que Dieu. »

Spéculer sans fin ("trop raisonner" nous dit Nikolos), ne revient qu'à aboutir à des excès, c'est-à-dire à se "laisser emporter par la spéculation sur la réalité des choses" donc à multiplier les causes sans fin, au risque de se précipiter dans l'erreur par la complexité du raisonnement.

Conclusion

Préférer la simplicité du raisonnement à la multiplication sans raison des spéculations est donc aussi une vertu dans le domaine de l'intellect car c'est un moyen d'éviter de se laisser entraîner par orgueil dans les bras de la Créature Sans Nom.
C'est pourquoi on devrait toujours l'avoir à l'esprit aussi bien pour nos vies personnelles que pour nos raisonnements, nos actions, nos travaux d'écriture que pour nos interventions dans le monde.

Et, sans doute, pour prolonger la réflexion de Nikolos, pourrait-on même considérer que face à un problème complexe, il faut le diviser en autant de cas simples qui permettent de le résoudre sans avoir à spéculer outre mesure afin de garder à l'esprit cette maxime populaire: "Ce qui se conçoit aisément s'énonce clairement" .
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